Non il n’y a pas d’erreur de frappe dans le titre ^^
Il existe bien des façons de faire du BDSM et donc il convient davantage de parler au pluriel quand on l’évoque. Néanmoins pour faciliter la lecture nous allons évoquer ces pratiques comme un seul grand (très grand) groupe.
Mais qu’est ce que le BDSM pour commencer ?
En gros c’est un acronyme un peu spéciale qui fonctionne ainsi :
B et D pour Bondage et Discipline
D et S pour Domination et Soumission
S et M pour Sadisme et Masochisme.
Le BDSM regroupe un grand nombre de pratiques et cela ne concerne pas seulement les pratiques à caractère strictement sexuelles. Et pour commencer à bousculer un peu les idées reçues tel un flan, sache que le BDSM demande de la bienveillance à un niveau extrême ! On va y revenir surtout vers la fin.
Il est possible que tu te sois déjà abandonné au BDSM sans même le savoir car tu n’as pas associé tes gestes à ce type de pratiques, trop habitué à entendre tout et n’importe quoi à ce sujet. Pourtant le simple fait d’entraver les sens ou les mouvements de son ou sa partenaire avec un foulard ou une jolie paire de menottes clinquantes est déjà du BDSM.
Le BDSM ne fait pas nécessairement mal et quand cela est le cas et bien il y a des règles destinées à assurer la sécurité des participants.
Le tout petit lexique du BDSM
Les mots ont un sens définis dans le dictionnaire mais ils ont également le sens que leur donne la société en général. Ainsi la plupart des mots qui entourent le BSDM se nimbent de mystère et d’une ambiance sulfureuse sans que le fond ne soit vraiment compris. Et voici qu’émerge des envies d’imiter Christian Grey sans comprendre toute la dimension profonde de respect qui entoure le BDSM.
Vanille
Le sexe dit vanille est l’opposé du BDSM. On parle ici d’acte dit “classique” (sans être ennuyeux hein ^^) qui ne comporte ni jouet, ni jeu un peu fantaisiste d’aucune sorte.
Bondage
Le Bondage est le fait d’entraver son ou sa partenaire et cela quel qu’en soit la manière. Les entraves psychologiques sont également de la partie. De simples liens de papier avec l’interdiction de bouger sous peine de les déchirer et que le jeu s’arrête donne un exemple assez poétique de ce que peut être le bondage. Le kinbaku, qui est bien plus connu en occident sous le terme de shibari, est une méthode d’entrave qui mérite à elle seule un article entier alors je compte y revenir plus tard.
Scène ou session
C’est un instant dont la durée et le contenu sont décidés en toute transparence par les participants AVANT qu’il ne se déroule. Il est important d’aborder les limites, les besoins et les désirs entre adultes consentants et éclairés. Un contrat peut être établi de façon orale ou écrite.
Ensuite et durant ce moment particulier les uns et les autres donnent corps à leurs fantasmes, à leurs désirs et cela dans la communication et le respect.
Parfois le jeu ne se limite pas à une simple scène et dans quelques cas certaines personnes restent dans leur rôle de manière continue. C’est un système un peu particulier qui a ses règles également.
Safe word
Pendant une scène un “Non” ou un “Stop” peut éventuellement faire partie du “Jeu” alors pour respecter l’intégrité physique, morale et surtout le consentement de tous il existe le safe word. Ce mot de sécurité, préalablement choisi, est un moyen d’arrêter rapidement une session pour quelque raison que ce soit. Il est généralement assez incongru pour que son utilisation soit rapidement saisi et comprise dans le contexte d’un jeu. Il peut, au besoin, être remplacé par un geste si certains jeux entravent la parole.
Jeu de rôle
Parfois il y a un vrai besoin de quitter sa vie, de décrocher, d’être quelqu’un d’autre juste le temps d’une session. C’est un peu comme devenir acteur dans un cadre très intime et rendre l’impossible possible. Les jeux de rôle sont divers et répondent aux fantasmes de chacun ou à un besoin de se sentir libre pour pleinement jouir de l’instant. Plus simplement il s’agit parfois de, juste, nous faire sortir du quotidien et pimenter un peu les choses.
Le pouvoir n’est pas là où on le pense
On commence ici à toucher aux fantasmes souvent infondés que l’on plaque sur les pratiques BDSM. Je t’explique :
Domination
La domination n’est pas l’acte d’écraser de sa domination un.e soumis.e. C’est le maître ou la maîtresse qui pourvoit aux besoins du soumis ou de la soumise. Et c’est une nuance importante car souvent mal comprise. Un bon Dom ou une bonne Domina a à cœur de prendre soin de l’autre. C’est son rôle et il ou elle y trouve une grande satisfaction car cela répond à ses besoins de contrôle. Il ou elle fait ce que le ou la soumis.e souhaite qu’on lui fasse. Un bon Dom agit dans le cadre qui a été préétabli avec son soumis.
Sadisme
Dans le cadre du BDSM une personne présentant des penchants pour le sadisme prendra plaisir à faire mal et/ou à humilier son, sa ou ses partenaire.s de jeu. Pour autant il n’y a ici ni morale à faire entrer en compte ni même de jugement car cela se fait dans l’intimité et cela ne nous regarde donc pas. De plus, et c’est le plus important, toutes les parties sont consentantes. Pouvoir exprimer librement ses penchants en sachant que l’autre se prête volontairement au jeu c’est ce que permet de faire le BDSM. En dehors de ce cadre bien spécifique, la violence sous quelque forme que ce soit, si elle est imposée ou insidieusement menée dans votre lit par la manipulation est à condamner fermement et utile de le rappeler, puni par la loi.
Attention ! Un Dom ou une Domina ne fait pas son marché sur des sites de rencontres ou des réseaux sociaux. Ces personnes sont souvent des prédateurs et des prédatrices qui n’ont qu’une image tordue ou parcellaire de ce qu’est le BDSM alors fais attention à toi. Rencontrer un.e dom doit se faire dans un cadre safe et il existe des sites spécialisés dévolus à cela.
Soumission
Ce n’est pas simplement aimer avoir un collier en cuir avec un joli anneau devant. Un soumis c’est surtout quelqu’un qui a besoin de la sécurité d’un cadre et qui espère donner le contrôle de sa personne à quelqu’un de bienveillant. Parce que cela est infiniment reposant d’être entre les mains de quelqu’un qui est là pour prendre soin de vous. Il y a entre un soumis et son dom un accord de confiance et c’est également pour cela qu’il est impératif de choisir avec soin le, la ou les partenaire.s pour ce type de relation.
Et contrairement à ce qui est pensé, le pouvoir est entre les mains du soumis car un seul mot de sa part et le jeu s’arrête. Et oui !
Masochisme
Le masochisme est souvent le rôle le plus moqué car le ou la masochiste est presque toujours représenté de façon très caricaturale comme un individu pervers aimant se faire méchamment latter. Il est complexe d’imaginer qu’une personne aime sincèrement être humiliée ou qu’elle est capable d’aller à l’encontre de son instinct de préservation en demandant à être puni voire, blessé. Le désir qui anime les masochistes trouve satisfaction dans la sanction. Qu’un pouvoir supérieur “décide” est simplement réconfortant. Il est essentiel de mettre ces besoins entre des mains expérimentées pour éviter que le jeu n’aille trop loin et qu’il y est des blessés.
Switch
Pour finir ici ce petit lexique qui ne fait que brosser très superficiellement cet univers particulier qu’est le BDSM sachez qu’il existe des personnes qui ne se limitent pas à un seul type de rôle mais qui aiment à alterner entre ceux ci. Être certaines fois dans la domination et la fois d’après dans la soumission est une chose tout à fait possible. Rien ne vous oblige à adopter un rôle et d’y rester pour toujours.
De même que toutes vos interactions intimes ne sont pas obligées de se cantonner au BDSM. Un peu de vanille de temps en temps peut être très agréable aussi.
L’after care passé sous silence
Dans le BDSM, la communication n’est pas en option ! C’est impossible car il en va de la sécurité de chaque participant. Et oui attacher sa ou son partenaire sur un coup de tête parce qu’on l’a vu dans un film et surtout sans s’enquérir de ses préférences peut être extrêmement dommageable. Quand il ou elle te demande d’être spontané.e, il ou elle n’exclut pas une discussion avant certains actes.
Cette communication se fait avant, pendant et elle peut également se faire après.
Le consentement est indispensable !
Que les jeux aient été intenses ou pas, il est utile et sain de se parler après une session pour savoir si tout s’est bien passé.
L’after care (littéralement “les soins d’après”) est un sujet souvent oublié dans les fictions qui nous parlent de BDSM. Et pourtant c’est une phase essentielle car elle permet de clôturer une session dans la douceur et l’écoute. C’est souvent ce qui fait la différence entre des pratiquant.e.s de BDSM et des personnes dans une relation abusive et violente.
L’after care peut être une session de câlins pour récompenser un soumis pour son obéissance. Cela peut être un simple échange, une discussion après une bonne douche, distribution de plaids, boissons chaudes et biscuits. Cela peut également être le traitement des blessures pour les sessions vraiment plus intenses. Quoi qu’il en soit c’est un moment privilégié entre les participants de la session. Il a donc bien des formes.
L’after care c’est le moment de prendre un peu de recul, de parler et d’orienter les sessions futures si elles sont amenées à exister.
J’aimerais faire un article sur ce seul sujet à l’avenir car l’after care n’est pas seulement cantonné au domaine du BDSM et je me fait un devoir de militer pour qu’il y en ai plus dans le monde !
Pour conclure cette session
Si tu souhaites te lancer dans le BDSM, il est important d’y aller pas à pas. Inutile de brûler les étapes ou de te lancer sur un site porno et de regarder ce qui se fait de plus extrême.
Des jeux très soft pour entrer en douceur dans cet univers sont tout à fait recommandés et tu peux très bien ne jamais aller au-delà si tu n’en ressens pas l’envie.
Il faut absolument que tu en aies envie par toi même sans quoi aller contre tes désirs dans ce type de pratique pourrait te blesser physiquement ou psychologiquement de façon profonde.
Prends le temps pour te renseigner sérieusement en comparant les avis avant de te lancer dans des choses plus poussées. Juste prends soin de toi ou trouve une personne avec une base solide de bon sens pour le faire pour toi 😉
Si il y a deux choses à retenir ici et bien c’est la bienveillance et la communication.
Et toi ? Tu as déjà mis un pied dans le BDSM ? Les deux ? Cela te tente ou juste te saisi de répulsion ? Je t’en prie, écris nous à cette adresse: blog@lessensuels.fr
Merci de ta lecture et à bientôt !
Francesca
Fondatrice, animatrice et auteure sexo Les Sensuels